Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau?

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1000 exemplaires sur Arcoprint Edizioni.

Ouvrage publié avec le soutien du Centre National du Livre

« Fou que n’arrête ni la muraille ni le précipice, je me fragmente et m’infinis dans chaque éclat, j’acquiers la fluidité du courant invisible de la lumière, je perce la coquille de ce qui s’agite et bruit dans les affres prénatales, je ne fais plus attention à cette ligne mince, non signalée, au-delà de laquelle le retour devient impossible.
Mais je reviens. Du moins cette fois-ci encore. Parce que je le veux. Parce que j’ai besoin de mille descentes comparables pour voir ce que je n’ai pas vu et ne verrai peut-être jamais.
Je me réveille, littéralemnt. La tempête s’éloigne. Ce qui est dit est dit. Le nouveau-né est là, dans le brouillon illisible de son berceau. »

Abdellatif Laâbi

Laâbi livre ici un ensemble de textes, à mi-chemin de la prose et de la poésie – d’où leur appellation générique de prosoèmes -, qui témoigne de son engagement au service d’un humanisme poétique n’excluant ni vigilance, ni fantaisie.

Description

La critique

Livres
Essentiel
Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau ?
Abdellatif Laâbi
Dessins de Mahi Binebine
D’abord le titre rouge pourpre, citation d’un autre poète, « Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau ? » qui interpelle, fluide comme la question d’un enfant, et le crayonné arabesque et insistant de l’artiste Mahi Binebine. Du bout des doigts, la matière nous chuchote que ce qu’on tient n’est pas un livre, c’est un noble cahier qui porte en lui toute « la faune intérieure » du poète traduite en prosoèmes. Descriptions des tourmentes de la page blanche, dialogues avec d’illustres morts, errances intérieures, pérégrinations nocturnes sous le soleil… on se perd entre les mots, on s’accroche à quelques phrases « Mais comme j’aimerais cesser de vouloir pour simplement être », on assiste en voyeur à la mise à mort salvatrice de l’écrivain : « Je reviens à mon bureau. J’ai envie de me battre. Je sais alors que le rapport des forces a changé. C’est le moment de la collision. Ma main tremble de rage. Je m’en veux de mes rêveries pacifistes. Ma fureur s’abat sur la cagoule du silence. L’arrache. Tac Tac Tac. Les mots crépitent, escarbilles de sang noir trop longtemps contenues. La forêt s’éclaircit pour laisser apparaître l’arbre qui signale l’entrée du continent. » Un beau texte « inconfortables », où l’on réapprend l’essentiel que l’on perd souvent de vue d’où le « Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau alors que tu te diriges vers la mer ? « Oui, inconfortable, saccadé, tortueux… mais qui a dit que la poésie devait être autre chose ? Ceci n’est pas un livre de chevet, c’est un cahier de vie. A.Z.
Collection « Poésie du Maghreb », éditions Al Manar, 100 DH.

Afaf ZOURGANI
Femmes du Maroc, sept. 2006


Le Journal hebdomadaire, Casablanca, 8 au 14 juillet 2006


Le Matin du Sahara et du Maghreb, Rabat, 25 juillet 2006

Caractéristiques

isbn

2-913896-43-X

parution

Auteur

LAABI Abdellatif

Artiste

BINEBINE Mahi

Collection

Contes, récits & nouvelles