Description
Si la poésie de Mizon est souvent celle des grands espaces et de la richesse de l’image, L’oreiller d’argile, comme déjà Poèmes d’eau et de lumière, se situe dans le registre plus intime du poème d’amour.
Bienvenue sois-tu comète intime
lumière de l’âme
pluie
cascade d’eau rêveuse
collier de musique et de silence
ta matière d’un autre monde
lavera mon visage
mes mains deviennent nids
pour recevoir ton souffle
rosée de la nuit
brisée par notre étreinte
La critique
« Lumière caressée / blessure qui murmure », déclare, à l’orée d’un poème, Luis Mizon. L’Oreiller d’argile, écrit en français, dit cela : les corps qui se cherchent, qui se trouvent, se pénètrent, qui s’entrevoient. La lumière, qui découvre tout, les corps et les ombres, et les corps devinés au-dedans des ombres, avec — pour seul guide — les mains, pour pensée le toucher, la chair, et le contact des corps nus pour seul vivre, pour seul regard. Ici, les images disent le sexe sans le dire, le font passer au travers de mots si concrets, quotidiens, si courants parfois, qu’on peine à saisir si l’image érotique y figure en creux. Des gestes simples. Tout toujours dans l’oscillation des corps et du sens dans l’amour, et dans l’ombre d’une langue simple, pour que l’oreiller ouvre, alors, un paysage, ou comme un jardin de mystères, une lampe, un refuge où vivre, avec la ténue vérité d’un miroir, d’un miroir en miettes.