Biographie
KHATIBI Abdelkebir
Abdelkébir KHATIBI, sociologue et philosophe de formation, est un écrivain protéiforme. Romancier, poète, essayiste, dramaturge, critique d'art, philosophe du langage et de la politique… A. Khatibi a exploré avec un égal bonheur toutes les voies de la création littéraire.
Une trentaine de titres jalonnent son itinéraire d'écrivain, parmi lesquels on retiendra La mémoire tatouée, Denoël, 1971, Le livre du sang, Gallimard 1979 et 1986, Amour bilingue, Fata Morgana, 1983, Dédicace à l'année qui vient, Fata Morgana, 1986, Un été à Stockholm, Flammarion, 1990, L'art calligraphique de l'Islam (avec M. Sijelmassi), Gallimard, 1994, Le roman maghrébin, SMER, Rabat, 1980, Par-dessus l'épaule, Aubier, 1988, Paradoxes du sionisme, Al Kalam, Rabat, 1989, Penser le Maghreb, SMER, Rabat, 1993, La civilisation marocaine (sous sa direction et celle de M. Sijelmassi), Actes Sud et Editions Oum, Casablanca, 1996, La langue de l'autre, éditions Les mains secrètes, New York, 1999, Pélerinage d'un artiste amoureux, Editions du Rocher, Paris, 2003, Le corps oriental, Hazan, Paris, 2003. Voeu de silence, essai sur la poésie de Rainer-Maria Rilke, est paru aux éd. Al Manar en février 2000 et L'Art contemporain arabe en 2001. Suivront, aux éditions Al Manar, La Marche de l'ombre, Aimance, Quatuor poétique et Jacques Derrida, en effet.
Il décède à Rabat le 16 mars 2009. Patrick Chamoiseau lui rend immédiatement hommage :
POUR ABDELKEBIR KHATIBI
Frère, tu savais les abîmes de la langue, ce qu'elle dérobe et qu'elle offre aux déroutes des langages, ce qu'elle nourrit de vertiges dans le désir des autres langues, tu savais aussi que raconter c'était saisir l'obscur, fréquenter l'indicible, la difficulté d'être avec tous mais au plus singulier, dans le partage sans concessions mais au plus différent, et trouver dans les tumultes du monde l'effervescence secrète, essentielle, où l'esprit vit le monde, en Guerrier, invente des peuples et des manières, va le mystère de la chose tissée et des calligraphies, et nous invente des horizons encore vifs d'être tatoués, portés haut à même la poussière du Maroc... Tu savais aussi l'amour, qui ouvre tant, toujours, et dont sait se nourrir cette orchidée à qui je donne ton nom...
Patrick Chamoiseau