Voyage en Occident

15


Quatrième de couverture

Eugénie Paultre évoque, dans ce texte en prose, sa rencontre avec Etel Adnan, poète et peintre, artiste très lucide quant à la marche du monde, et femme de grand cœur. Rencontre déterminante, qui orienta la vie d’une jeune fille devenue philosophe, et artiste à son tour.

Le tirage de tête est en préparation.

 

Description

«Voici, dans ce court texte : mon voyage immobile à Saint-Germain-des-Prés, et ma rencontre avec Etel Adnan — visage du grand et noble Voyage — et, par là même, visage de l’art, de l’art en son plain-chant. »

 

 » Quelques expériences suffisent pour être un soutien profond, très profond.

Leur répétition-incantation propulse dans l’existence, même quand celle-ci joue de sa pesanteur.

Désormais, je comprends mieux la nature de l’attachement d’Etel au mont Tamalpaïs, à l’océan, au brouillard…

Ils flottaient tour à tour dans l’espace de la rue Madame, et tout à l’entour.

Mont Tamalpaïs, mer, brouillard, saisons, nuit… : ce n’est pas là un éventail de ses goûts — ou de ses amours — mais une manière de dire l’expérience elle-même, celle qui se détache malgré tout, qui s’impose malgré tout.

Soudainement au milieu des soucis, ou des tourments, plus ou moins diffus, une chose vous appelle : et elle vous appelle si instamment qu’elle revient encore et encore vous appeler pour vous réveiller, et pour ainsi dire, vous rappeler à la vie.

Quand je repense à Etel, je pense au terrain personnel que des exils, des guerres, des deuils avaient creusé. Et dont elle parlait si peu, sauf dans quelques livres.

À présent je sais que sa puissance perceptive venait aussi de sa capacité à s’arracher à cet arrière-plan par le biais d’une seule et simple émotion, qui l’avait un jour invoquée, encore et encore.

Mais ainsi, je songe à cette configuration de l’âme : l’étonnement.

S’étonner. S’émerveiller. Complexion vitale.

Oui, mais comment ? Tout le temps, et à tout propos ? 

Non, il y a des jaillissements, des jaillissements de phénomènes, des jaillissements du même phénomène qui ont ceci de particulier qu’ils n’ont de cesse de nous relever, et de nous révéler la présence du monde tout entier, et beaucoup plus encore…

Etel, souvent tu évoquais les relations des grandes femmes ou grands hommes à l’être aimé comme la clé d’intelligence de l’existence.

Parce que pour toi les plans sensible, psychologique et métaphysique ne faisaient qu’un.

Ou plutôt, il y a ces trois dimensions chez Etel qui se croisent : sensible, affectif, vital —

La deuxième et la troisième sont indispensables pour comprendre la première, et la deuxième est nécessaire pour comprendre l’ensemble. 

Nos liens aux choses sont beaucoup plus qu’une affaire de sentiment. 

L’amour pour quelqu’un est beaucoup plus qu’une question sentimentale.

(…) »

Caractéristiques

exemplaire

L'un des 300 exemplaires de l'édition originale

format / papier

13 x 19, sur Munken Print crème

isbn

9782364264335

nombre de pages

52

parution

Auteur

PAULTRE Eugénie

Collection

Approches & Rencontres

Poésie