Description
Le livre
A travers la métaphore des deux tilleuls qui habitent la cour de son immeuble, le légendaire 20 rue Jacob, à Paris, occupé jadis par Nathalie Clifford Barney, Etel Adnan tisse une épopée de la vie, de la mort et de la résurrection dans un cycle de quatre longs poèmes. Le dernier texte évoque un voyage mystique qui, contrairement aux voyages classiques de la Terre vers le Ciel, a lieu de l’espace nouvellement conquis, vers la Terre.
Son écriture est puissante, et pourtant simple, dans le choix de ses vocables et de ses moyens, et utilise tous les moyens à la portée de l’écriture poétique moderne, l’assemblage, les juxtapositions, la non-linéarité, les silences, et les jeux de mise en page, pour évoquer les écueils et les tragédies de l’existence.
Etel Adnan est proche notamment de Ferlinghetti (qui l’a publiée chez City Lights) et des poètes de la Beat Generation. Elle écrit en anglais et en français ; ses œuvres sont traduites en plusieurs langues, dont le français et l’allemand.
La critique Pour écouter l’émission consacrée par Marie Richeux (« Pas la peine de crier », France-Culture) à Etel Adnan et au Cycle des tilleuls, cliquez ici. Quelque chose comme un vertige vient à la lecture du poème de poèmes composé&, florilège plutôt que recueil, par Etel Adnan. « Le voyage sur terre » exige un « arbre cérémoniel », un arbre voyageur, en différents points sensibles d’une géométrie intime (Paris, Beyrouth) où je le convoque, subjectile lyrique ouvert aux éblouissements, aux blessures de la mémoire : « l’exil l’émigration le voyage / sont des stations de la connaissance ». Le poème est l’émotion, l’effusion d’une voix, sa présence infinitive. Par silences, par ellipses, une infra-diction puise à « cette profondeur de sens qui n’a rien à voir avec les mots » (1). Les énoncés poétiques, strophes alignées au centre, entrent en résonance par un montage opérateur de rencontres – c’est la figure de l’ange – entre les temporalités, les mondes, les règnes : « Transcenderons-nous sexes et espèces / pour échanger rien qu’une fois / plaisir et savoir ? » (1) « The Non Wordly World : Conversation with Etel Adnan » par Katleen Weaver in Flash Poetry n° 158, mai 1986. Christophe Mescolini, ccpM septembre 2013, p. 116 |