La nostalgie des rosiers sauvages

A partir de 16


Poésie / Peinture : 20 poèmes ; 20 acryliques

Un livre de dialogue entre Tahar Bekri et Annick Le Thoër.

20 exemplaires tirés à part sur vergé
au format 13 x 19 cm, chacun rehaussé de l’un des 20 acryliques originaux reproduits dans le recueil, sous couverture Arches 250 gr.

600 ex. typographiés sur Gardapat.

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Description

La critique

Eté 2014 : Tahar Bekri et Annick Le Thoër sont en Bretagne . La presse locale rend compte de leurs interventions dans les médiathèques et autres Centres culturels :

T

http://www.ouest-france.fr/rencontre-avec-tahar-bekri-la-pension-gloanec-2775307

http://www.letelegramme.fr/finistere/pont-aven/pension-gloanec-tahar-bekri-a-presente-son-livre-de-poemes-29-08-2014-10316375.php

http://www.letelegramme.fr/finistere/quimperle/poesie-tahar-bekri-dialogue-avec-son-epouse-16-08-2014-10300709.php

 

Pour une présentation du livre, par la médiathèque de Quimperlé :

cliquez ICI

TAHAR BEKRI / ANNICK LE THOËR, LA NOSTALGIE DES ROSIERS SAUVAGES

La nostalgie des rosiers sauvages est le dernier livre du poète Tahar Bekri, paru en juin 2014, avec des acryliques d’Annick Le Thoër, chez Al Manar, éditeur auquel il est resté fidèle depuis quelque temps.
Tahar Bekri est un poète au long parcours dont on ne compte plus les livres, dont les mots sonnent si juste, venus de loin ou de si près, de l’intime, le fond des choses et des êtres. Car la poésie ne naît pas seule même si le poème s’élabore dans la solitude d’un lieu, à un moment précis. Ici en effet, un lieu et une date sont consignés à la fin du livre :  » Le Pouldu (Bretagne, Finistère Sud), été 2013  » La nostalgie des rosiers sauvages est un livre à deux voix, à quatre mains, où vingt poèmes et vingt acryliques (plus un : celui de couverture) cheminent au même rythme et se répondent en écho.

Ce n’est pas la première fois que Tahar Bekri  » dialogue  » avec un autre artiste, peintre ou musicien(1) mais, cette fois-ci, l’expérience acquiert une résonance particulière. Le poète et sa compagne donnent à voir la fragilité et l’intensité des souvenirs. Chaque poème accueille au présent le déjà vécu çà et là. Ici, l’art poétique se mêle de ce qui le regarde vraiment : la solitude de l’humain jeté dans le monde, l’amour, la vie. Sauver la beauté d’un monde qui se meurt, le faire renaître en rythmes, mots et images, le poète et la peintre ne l’oublient pas.

Les acryliques d’Annick Le Thoër captent l’atmosphère ou les ombres et lumières d’un univers aux contours réguliers où prédominent rectangles et carrés, comme si tout monde intérieur devait entrer en correspondance avec l’air du grand large, le rose de la rose, le vert de la nature et la fragilité des saisons qui passent et reviennent. Capter de l’éphémère quelque chose de durable, sans doute le passage lui-même dont chaque humain garde en souvenir les instants fugaces. Cela donne, dans ce travail d’artiste, le sentiment d’un voyage paisible dans un monde où subsiste l’essentiel, malgré le gris ou le noir de rectangles d’ombres, çà et là. L’acrylique n’illustre pas le poème. Il dit la  » nostalgie  » selon la sensibilité de la peintre, comme l’indique la couverture du livre.

Ces poèmes composés de trois tercets évoquent en toute beauté le monde dans lequel il est encore possible de voir et d’écouter l’essentiel : la nature vivante près de l’eau, la terre, les plantes, les fruits, les fleurs, les oiseaux marins :

 

« Je veux aller jusqu’à la pointe

Entre ajoncs fleuris et conifères

Saluer l’océan et les mûres sauvages  » (poème I)

 

Le temps, celui des saisons ou celui de l’alternance du jour et de la nuit, accompagne le poète dans ce voyage intérieur, cette évocation des lieux qui l’habitent. Lieux aux quatre coins du monde, près d’une palmeraie du pays natal, dans le grand Nord, en Patagonie, ou à Skagen, au Danemark, près de la tombe d’un poète (2). Le paysage marin est omniprésent.

 

« A Skagen la tombe du poète s’élevait

Lyre sculptée face aux vagues

Sans cesse revenues » (poème XIX)

 

La vie évoquée est celle, solidaire, des humains, plantes, oiseaux, animaux, essayant de cohabiter avec les éléments naturels. Du premier vers jusqu’au dernier, le rythme du poème est un murmure incessant, comme celui d’un ruisseau. Mais le temps qui passe ne revient pas. Reste le souvenir. Comment sauver ce qui compte vraiment ? Comment « peindre le silence » ?

 

« Ici Gauguin a peint en rouge

Un champ de sarrasin

Là-bas les mouettes comme des embruns  » (poème VII)

 

Dans La nostalgie des rosiers sauvages, le poème et la peinture se rencontrent autour de l’essentiel recherché : la beauté et la paix des choses et des êtres, hors des brasiers du monde présent.

Tanella Boni, Africultures 24/09/2014

(1) Il suffit de consulter sa bibliographie pour s’en convaincre. En ce qui concerne la musique, voir par exemple Si la musique doit mourir, musique de Pol Huellou, CD, Goasco Music, 2011.
(2) Sans doute Holger Drachmann, poète et peinte danois (1846-1908)
– See more at: http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=12439#sthash.q5dDfmKr.dpuf

*

http://www.letemps.com.tn/article/87151/maison-de-france-%C3%A0-sfax-lecture-rencontre-avec-le-po%C3%A8te-tahar-bekri


Tahar Bekri : La nostalgie des rosiers sauvages. Acryliques d’Annick Le Thoër

Les êtres et les choses qui peuplent le monde finissent tous par basculer puis s’effacer, quelque part entre passé et présent, engloutis dans l’absence. Seuls les mots, la couleur peuvent nous en restituer l’image. « Je ne me souviens pas de cet arbre / Maintenant je le vois / Probablement c’est à cause de la lumière », écrit Tahar Bekri dans le poème qui ouvre La nostalgie des rosiers sauvages, recueil magnifiquement acompagné par des acryliques d’Annick Le Thoër. D’emblée est évoqué le pouvoir d’une lumière sans laquelle couleurs et images restent invisibles. La voix du poète se fait entendre dans la simplicité et la fragilité d’un « je » qui observe et s’interroge, avec une tonalité empruntée au quotidien qui installe une proximité avec le lecteur et sait le toucher. Ces poèmes posent un regard sur le monde, attentif à l’enracinement des arbres qui entourent le poète ainsi qu’à la floraison de plantes familières, qui deviennent autant de repères dans son cheminement. Il aime aussi à se laisser guider par les oiseaux familiers, souvent marins et migrateurs, ouvrant l’errance à l’immensité des airs et de l’océan. Comme souvent dans l’œuvre de Tahar Bekri, il est ici question d’exil, de lieux et de voyage. Qu’il s’agisse de la terre natale retrouvée à travers le nom d’un arbre ou d’un fruit, ou encore de villes et de pays visités par le poète, mots et couleurs découvrent l’intimité d’un chemin. L’obscurité de la nuit n’y apparaît pas comme celle du néant mais plutôt comme partie intégrante de la lumière dans une sorte de dualité qui fait que l’une n’existe pas sans l’autre. « Des ténèbres naissaient toujours des lueurs. » Car si ces poèmes évoquent des images de lieux dont la présence est ancrée dans le végétal ou la mouvance des eaux et de l’envol, ils sont aussi un hymne à la couleur, celle que le lecteur admire en découvrant au fil des pages les acyliques d’Annick Le Thoër. La pureté des formes y exalte le jaillissemnt des couleurs et des nuances. Le dernier poème semble s’adresser directement au peintre. « Toutes ces couleurs pour nommer / Ta lumière / Sauvée de la nuit. »


Tahar Bekri : La nostalgie des rosiers sauvages

Chacun des vingt poèmes composés de trois tercets entre en résonance avec une peinture acrylique faite de carrés et de rectangles aux couleurs vives, parfois pastel. Paysages de mots et paysages abstraits, tracés au pinceau, imprimés en écho sur les doubles pages du livre La nostalgie des rosiers sauvages. Tahar Bekri, l’incontournable grand poète tunisien, éditeur par ailleurs de l’anthologie Poésie de Palestine, amène le lecteur à travers son univers de souvenirs, ici peuplés de plantes et de couleurs, de lieux parfois vagues et parfois précis. L’ambiance de douce nostalgie est augmentée par cette impression que tout est à la fois éphémère et présent. Présents sont les lieux comme « Ici », Le Pouldu en été 2013, en passant par les villes nordiques du Danemark notamment. Chaque poème baigne dans un jeu de lumière, de temps et de saisons toujours changeants.
« Probablement », « Comment s’appelle cette fleur » : Tahar Bekri interpelle, interroge et pourtant observe avec précision. Mille détails de l’environnement, comme « l’estuaire », « les blés mouillés», des « rayons (qui) ont fissuré le mur », « à l’orée du nord égaré ». Les peintures portent pleinement ce regard qui pénètre l’impalpable : la mémoire.

HEIKE FIEDLER, CCP février 2015

Cécile Oumhani, Europe n° 1029-1030, janvier – février 2015

Avril 2015 : un entretien avec Tahar Bekri sur les ondes de RFI :
http://www.rfi.fr/emission/20150410-poesie-francophone-contemporaine/


revue Sémaphore, 5

Caractéristiques

exemplaire

courant, de tête

isbn

9791090836310

parution

Auteur

BEKRI Tahar

Artiste

LE THOER Annick

Collection

Poésie