Incandescence

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20 exemplaires de tête sur Vélin d’Arches
rehaussés d’une gravure originale de SELFATI

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Description

 » Ecris un feu/Cours derrière les flammes/Jusqu’au septième ciel, /Brûle l’étoile  » sacrée « /Et éclipse-toi, le matin…  »
Ces vers – tirés du premier livre de M. Hmoudane – sonnent comme un programme, et trouvent amplement ici leur résonance. Incandescence est à lire en effet comme le lieu d’un feu, à la fois immémorial et spectral, sculpté dans les mots. Le poète – la figure du poète – y épouse d’emblée la figure mythique du phénix et s’élance, toutes ailes déployées, pour propager ce qui fait son essence : le feu. Tout doit dès lors s’embraser à son passage, à commencer par les mots eux-mêmes, devenus soudain braises crépitant. D’où la forte intonation  » musicale  » des vers, soutenus par un rythme haletant. Furtivité et fulgurance s’y conjuguent, ne laissant aucune place à la lenteur, comme s’il s’agissait de faire vite face à la mort toujours prompte à frapper.


La critique

« L’incandescence au-delà des mots »

Le Dionysien Mohamed Hmoudane vient de publier son dernier recueil de poésie.

Un livre, c’est d’abord un texte. Certes. Mais cela peut être aussi un bel objet. Et le dernier recueil du poète dionysien Mohamed Hmoudane (Editions Al Manar, collection Poésie du Maghreb) est incontestablement, aussi, un très bel objet. Mohamed Hmoudane n’est pas inconnu des amateurs de poésie, puisqu’il en est à son quatrième ouvrage. L’an dernier, il était venu à la librairie Folies d’encre pour la sortie de son troisième recueil, Attentat (éditions de la Différence, collection Clepsydre). Cette année, il y retourne ce mercredi 16 juin à 17 h et sera au Café culturel le samedi 19 juin à la même heure. Deux occasions de rencontrer cet auteur original, venu du Maroc, ayant rencontré Saint-Denis alors qu’il était étudiant à Paris 8 et ayant décidé de s’y poser, voici une quinzaine d’années.

Avec Incandescence, Mohamed Hmoudane semble pousser l’exploration de son art vers encore plus de dépouillement, donc plus de force et de vie. Abordant le thème du feu, à la fois oeuvre de mort et source de vie, l’auteur développe un voyage au coeur des mots devenus flammes, surgis des cendres pour re-naître. Un voyage intérieur également, venu « Du feu / Immémorial / Qui de dedans / Te happe ».

Benoît Lagarrigue
Le Journal de Saint-Denis n° 582, 16/06/2004« 

Poésie : Le feu, ça crée

Mohamed Hmoudane, l’auteur du recueil métaphorique, Attentat, récidive. Écrit antérieurement au texte prémonitoire que vous connaissez, Incandescence est un hymne au feu sacré de la création. L’écriture devient une manière de se consumer pour se précipiter vers la mort et la passion poétique un embrasement qui défie toute fin à venir. Tantôt inscrit dans une logique galactique, universelle qui propulse vers les étoiles, tantôt jouissant de la subversion des jeux de mots qui lui brûlent les doigts, le poète est entre le tragique et le ludique. Une délectation de phœnix qui ne se prend pas pour un héros.

Driss Ksikes
Tel Quel, n° 140, septembre 2004

La publication de ce jeune poète marocain témoigne pour les éditions Al Manar, et pour sa collection « Poésie du Maghreb », d’une ouverture plus large sur la littérature du Maghreb. En effet, jusqu’ici, elle avait essentiellement fait paraître des textes d’auteurs appartenant à la génération de l’Indépendance, tels que Laâbi, Bekri, Nissabouri ou Mourad. Destinées à regrouper et à faire connaître les poètes maghrébins de langue française – aussi bien au Maghreb qu’en France -, les éditions Al Manar étendent ainsi leur champ d’action et leur ligne d’horizon.

Mohamed Hmoudane est né en 1968, à El Maâzize, au Maroc. Il publie dès le début des années quatre-vingt-dix en revues (Bleue, Po&sie, Marginales, Présages, etc), ainsi qu’en recueils (Ascension d’un fragment nu en chute – Morsure des mots et Poème d’au-delà de la saison du silence, publiés respectivement en 1992 et 1994 aux éditions l’Harmattan. Tout comme dans ses précédents ouvrages, Blanche mécanique et Attentat, Incandescence est écrit dans une langue haletante et traversée d’évocations aux mythes ; le poème s’annonce comme une quête, à la fois créatrice et mythique. La figure de l’étoile, récurrente au sein du poème, renforce la symbolique de cette quête. La poésie de Mohamed Hmoudane fait penser, pour les raisons précédemment évoquées, à celle de Saint-John Perse : même rythme fulgurant, même invocation des mythes et des éléments naturels – ici, le feu. Toutefois, la poésie de Hmoudane est plus immédiate, plus concrète, charnelle et érotique : « Quand le feu est là, quand le feu / Court dans tes veines // Pourquoi remonter la nuit / Quand tu n’as qu’à les taillader / Pour que le feu coule… » A la fois parole et lieu de parole, le feu est la matière même du livre, la force dévastatrice et créatrice, le verbe, la foi. Tout comme l’étoile, le feu associe la puissance de son incandescence et sa brièveté. Naître et se consumer, s’éteindre et renaître, tel le Phénix, figure en laquelle s’incarne ici le poète.

Aurélie Soulatges

Cahier critique de poésie, CIPM, éditions Farrago 2005

Caractéristiques

exemplaire

courant, de tête

Auteur

HMOUDANE Mohammed

Artiste

SELFATI Ilias

Collection

Poésie