Description
mes doigts très longs caressent la mer quand, sauvage, tu cambres les reins
et tu hennis
et le bruit de ta mort se meurt sur ma poitrine
« à ta santé ! dis-tu,
buvons le flot qui monte ! »
alors, nous dirons tout :
furent les mamelles de la mer endormie…
tes reins reposaient en marée sur le sable de moi,
ton sexe, fuite d’argent, créait l’écume à mon silence
et ta peau fut le linge battu aux tempêtes de ma chambre
écoute :
pour notre première éternité,
il y a le café du matin et la goutte qui perle au pétale de ta
lèvre
diantre,
une plaine s’ennuie,
tout nous est infime au seuil de l’histoire
et l’heure nous est légère dès l’ébauche de toi
aux premières caresses,
l’écume couvre les écailles de ma peau,
le galbe de tes mollets, molles tendresses,
monte au-dessus du genou,
le chant
sous ton linge, une urine naît de ta lèvre
je dirai ta narine, pertuis du bord de mer que je perce de
mon doigt le plus fin
et tu demeures, déchirure sous ma dent