Description
« Depuis une dizaine d’années, j’ai le projet de consacrer quelques pages au Moyen-Orient pour m’acquitter d’une dette envers cette région longtemps aimée. Avec pour principal dessein de dérober au hasard des chemins, des saisons, des rencontres… des images fortes et inédites. J’ai le plus possible évité la fréquentation des musées. Les beautés du Moyen-Orient sont à l’air libre et le vrai chef-d’œuvre est dans un spectacle de rue ou au milieu d’un champ de ruines. Ces carnets rassemblent des notes éparses, prises au jour le jour, depuis les villages ocre de Haute-Syrie jusqu’aux monastères d’Arménie. La plupart des textes recueillis datent de mes premiers voyages au Machreq, alors que j’étudiais à l’Université de Nicosie, en 2002. Les séjours en Israël, Palestine, Turquie et Caucase sont beaucoup plus récents. J’ai laissé ces notes infuser en moi, ai rassemblé de la documentation, sans m’interdire de les retoucher en cabinet de travail. Le détail des circonstances de mes voyages a été éliminé pour me fixer essentiellement sur la représentation de quelques scènes marquantes, à mes yeux, prises dans l’instant. C’est ainsi que le choix d’une écriture discontinue, fragmentaire et impressionniste, comme mode de connaissance des peuples, s’est rapidement imposée. Les illustrations de Bertrand de Miollis, fin connaisseur de l’Orient, ne sont pas de simples « mises en images », mais des atmosphères prises sur le vif qui, je l’en remercie vivement, enrichissent le texte. La fascination du désert, les saveurs de la gastronomie aleppine, l’ivresse communicative à Beyrouth, la spontanéité des échanges à Jérusalem ou à Nazareth, leur gaieté souvent, leur émotion quelquefois, les pas foulés dans les territoires occupés de Cisjordanie, la solitude des monastères arméniens : c’est tout ce qui entre dans la composition des Carnets du Moyen-Orient. «
