Sur la haute tour elle était nue

A partir de 12


20 ex de tête rehaussés de peintures par Diane de Bournazel.

1.000 ex. courants, rehaussés de deux encres de D. de Bournazel.

Deux voix ici se croisent, l’une récitative, l’autre de plain-chant : Etel Adnan accompagne Alain Gorius « dans sa quête hallucinée d’images premières » (Salah Stétié).

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Description

La Préface de Salah Stétié

EXORCISME
Il y a, chez Alain Gorius, un rêve du Moyen-Age comme un conte d’enfance. Ce rêve est nourri, comme il se doit, de chevaliers morts et de mystérieuses dames à palefroi, avec tout ce qui tourne autour d’eux, de l’évocation de la croisade lointaine à la chasse haletante et qu’on dirait hallucinée. Herbages, marais, arbres, ténèbres, meutes et tournoiements légendaires ou alors, à l’inverse, le grand calme venu de la mort, – la mort tombée sur ces images anciennes et folles pour apaiser leur délire et leur communiquer la seule étincelle de vérité qui vaille. Toute vérité, en effet, tient dans la réalité de la mort, à laquelle les vivants que nous sommes n’arrivent pas à croire. J’irai même jusqu’à dire que l’homme ne délire si bien quand il délire (que ce soit en poésie ou en peinture) que pour mieux escamoter l’image finale – qui n’est justement pas une image – d’un pieu dirigé contre son coeur et qui, le moment venu, réduira ce coeur à néant.
Ce court récit, comme le précédent intitulé Stèle pour l’absent, paru l’année dernière, est l’histoire torturée d’une rencontre avec la mort. Pour Stèle pour l’absent, Alain Gorius avait demandé à une romancière, Vénus Khoury-Ghata, de rêver à ses côtés sur les pierres historiées laissées derrière eux par les croisés, retour de Terre Sainte. Pour Sur la haute tour elle était nue, le présent récit, l’auteur demande à une poétesse mâtinée de philosophe, Etel Adnan, de dégager, de temps en temps, par un bref commentaire intercalé, la morale du film en train d’obséder sa conscience tout enténébrée d’un inconscient agissant, et en quête d’images premières. D’ores et déjà, on peut prévoir qu’il y aura une suite à cet exercice de psychanalyse par la poésie, qui tient de l’exorcisme.

Salah Stétié


La critique

Alain Gorius a composé une prose onirique dont le fantastique pour ainsi dire surréaliste nous situe à la lisière d’un monde médiéval ruiné et du présent d’une campagne orageuse où rodent des hantises immémoriales. Sa vision est celle d’une cavalière, ancienne châtelaine chevauchant dans la forêt avec sa meute de chiens, qui l’entraîne dans un mystère érotique. En contrepoint du récit, Etel Adnan apporte ses réflexions, une méditation sur l’ailleurs rêvé dont nous privent les conditions d’existence contemporaines et sur le besoin d’une magie qui serait le lieu d’invention de l’écriture : « Le monde spirituel est fait de ces résidus d’expériences qui s’accumulent dans un monde parallèle que certains visitent plus souvent que d’autres. »

Stéphane Baquey
Cahier critique de poésie Marseille

Caractéristiques

exemplaire

courant, de tête

isbn

2-913896-56-7

parution

Auteur

ADNAN Etel,

GORIUS Alain

Artiste

BOURNAZEL Diane de

Collection

Voix vives de la Méditerranée