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Poèmes de Leopoldo Castilla

Edition bilingue espagnol (Argentine) – français ; traduction Stéphane Chaumet et Cristina Madeiro.

500 exemplaires sur Bouffant édition

Description

Quand il ne restera plus rien
la création s’accomplira vide
accumulant
une intense odeur humaine.
Une odeur carnivore.

Manada est un chant au troupeau humain, d’avant sa naissance jusqu’à anticiper sa disparition et sa possible résurrection, une célébration inquiète de notre planète et de toute forme de vie.


La critique


Leopoldo Castilla : Manada

PAR SÉBASTIEN HOËT

Leopoldo Castilla est un poète argentin, marionnettiste de son état, qui vit aujourd’hui en Espagne après avoir fui la dictature militaire en 1976. La lecture de ce recueil laisse pantois : pourquoi Castilla n’est-il pas connu, à l’instar d’un Gamoneda, comme une des très grandes autorités de la poésie européenne ? Manada est écrasant par l’ampleur de la voix qui y tonne, la puissance incantatoire du verbe qui y embrasse le monde – du plasma primitif au dernier homme, au dernier être, à la première rosée qui tombe à la Fin, où se signe l’éternelle renaissance du Tout. On ne sait pas toujours qui parle dans le recueil : « Je survole la terre / la frissonne / comme une pluie qui n’est pas encore tombée / je flaire le monde comme une proie (…) Je suis un signe / je dois allaiter ma mère / puis retourner au soleil » (Poème IV) mais l’égarement est obligé au sein du Tout, de la Nature, qui parle et nous inscrit, nous les hommes, comme de misérables points où ce Tout, cette Nature, se concentre pourtant, où Il / Elle meurt avec chaque mourant : « La mort est une seconde / qui n’a pas de lieu // Il ne saura pas qu’il fut ici. Que le temps s’est tué pour le tuer » (XLV). Il faut saluer le travail des traducteurs qui restituent fidèlement cette voix dont on trouverait difficilement l’équivalent en France aujourd’hui.

ccpM, 31-3, janvier 2016

Caractéristiques

isbn

978-2-36426-046-7

parution

Auteur

CASTILLA Leopoldo

Collection

Poésie

Voix vives de la Méditerranée