Retour de Wallada (Le)

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Le retour de Wallada, Maram al-Masri
Le retour de Wallada, Maram al-Masri

Poème de Maram al-Masri, poète d’origine syrienne,
rehaussé de dessins et, pour le tirage de tête,
de deux peintures originales par Sébastien Pignon.

« Il faut entendre son chant nu, la prose corpporelle et impudique dans le chant de son vers. »
Jean Pierre Faye

Préface de Jean Pierre Faye

Traduction Alain Gorius, en collaboration avec l’auteur

20 exemplaires tirés à part sur vélin d’Arches,
rehaussés de deux peintures originales par Sébastien Pignon
sous couverture Arches ivoire 300 gr.

Un volume de 64 p au format 11,5 x 17 cm.

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Description

« Wallada est venue de loin accoucher les femmes de leurs désirs oubliés. Maïeuticienne envoyée par la pleine lune, elle a arpenté les rues blanchies par l’insomnie des femmes mûres. Elle murmure à leurs oreilles le cri cristallin des amours clandestines. De ses mains, elle écarte les feuillages sauvages qui dissimulent la source qui murmure .

Wallada chante la rage des années taciturnes, les années voilées qui ne font que passer les yeux mi-clos. Elle chante le réveil matinal d’une amante déchue de ses biens, elle regarde son corps compagnon tantôt complaisant, tantôt récalcitrant et lui rappelle les souvenirs de ses amants. Celui-ci, préférant aux amours éternelles, celles qui durent une saison, lui confie que les corps incandescents reviennent car leurs odeurs font renaître le désir, l’amante humant son corps à la recherche des mémoires passées.

Le chant de Wallada a couvert l’Espagne terre de braise, où la lumière matinale épouse le déclin vespéral de chaque attente. Chaque jour se fait attente et chaque attente se fait rage de nuit.
Elle nous revient avec sa danse des amours plurielles. Elle ne fait que passer dans les rues blanches, méandres fragmentés d’amnésie.

Wallada est une ombre gracile qui passe, une ombre impatiente qui devance les envies des captives consenties. Elle n’a pas de maison, mais avide de sa saison, détient toutes les clés de l’effraction. Elle reconnaît les amours chassées à leurs odeurs . Pénélope voyageuse, Wallada a ensorcelé le djin de la demeure.

Cett guerrière de la dernière croisade du Levant ose menacer d’une colombe. Elle ravit ses amants, chante l’éphémère aux princes maures énivrés de beauté et croyants de l’étermité ; elle est venue leur chanter les amours d’une saison : celle du soupir solitaire mélangé au souffle chaud.. .celle de la nuit donnant déjà la main au matin indiscret.
Ecoutez son chant, il vole d’un arbre à l’autre . Alors Maram, ouvre tes ailes, oiseau migrateur, vole Maram, vole ! Montre nous l’azur caressé par la brise des corps salés de plaisir.. »

Nabiha


La critique

Ecoutez la chronique de Radio-Orient consacrée par Djilali Bencheikh au Retour de Wallada :

http://www.radioorient.com/docs/audio/Au_Fil_Des_Pages_29052010.mp3

 

Maram al-Masri : Le retour de Wallada (Al Manar, 2010) Dessins de Sébastien Pignon

 

Maram al Masri, dans son dernier livre de poésie (avec de beaux dessins de Sébastien Pignon), s’identifie à la poète et princesse Wallada qui reviendrait parmi nous.
Ainsi, une longue métaphore parcourt ce livre, où se mêlent les échos de Grenade au XIe siècle (époque à laquelle vécut  Wallada), la nostalgie du temps enfui et peut-être perdu, l’impuissance de la poésie à le retenir,

            Comment le poème pourrait-il
             faire surgir tes pierres rouges
            sur lesquelles est passé le soupir du temps
            comme un amant éperdu … (p. 34)

 et puis le bonheur de la nature, la volupté de l’amour, même défait,

Si tu ne viens pas
           Je m’habillerai d’une rivière
           J’habiterai avec les poissons
          Au plus profond des eaux
                       …
           Si tu ne viens pas
          Je déferai mes rubans
          et laisserai le vent jouer avec mes cheveux   (p. 48)

 la force infinie de la vie :

           Notre cœur est la fenêtre par où passe la liberté
           Qu’il soit ouvert à deux battants
           Grand
            Grand ouvert  (p. 54)

Comme dans ses précédents livres, Maram dit la douleur de l’existence et sa douceur aussi. Pas de résignation. Pas d’amertume paralysante.
Mais c’est surtout la poésie de Maram qui nous rend heureux, nous lecteurs, cette poésie qui lui est si personnelle, jamais abstraite, jamais rhétorique, faisant toujours âme avec les gens et les choses, et que tisse l’évidence même de la vie :

             Je reviens
            Comme l’aube après une nuit d’amour
            Douce comme les doigts du nouveau-né
            Joyeuse comme un cœur naïf

            Je chante et je danse  ( p. 20)
                                                                        JC MARTIN

Cahier Critique de Poésie, p. 242

Caractéristiques

exemplaire

courant, de tête

isbn

978-2-913896-82-6

parution

Auteur

Al-MASRI Maram

Artiste

PIGNON Sébastien

Collection

Poésie