Description
Là, devant l’élévation rocheuse de la Superstition Mountain
(Grands blocs dressés, ravinés d’ombres
Et par endroits des montées terreuses salies de vert
En premier plan des buissons de petits arbres, les cactus saguaros)
Si peu qui se grave en la mémoire, demain
Ça ne sera plus que des mots, j’aurai peine à me souvenir
Des saguaros tendus dans le bleu du ciel,
De ce dressement solide (en grès vineux) qu’a la montagne.
La critique
« Peindre n’est donc pas pour M. Belkouch une maîtrise visuelle et mentale sur le monde, ou une représentation directe ou indirecte de ses aspects ; c’est une action portée par cette expérience première qui attend du renouvellement des gestes qu’il s’accorde avec l’indicible du «désert». » « Chez Mustapha Belkouch, on chercherait en vain un quelconque paysage réel qui aurait pu« inspirer» sa peinture. Celle-ci ne se comprend nullement comme les paysages de l’art occidental. « Toute ressemblance avec un paysage réel ou ayant existé paraît manifestement purement fortuite « pourrait-on écrire au seuil de ses expositions. » « Dans l’unité qui préside au déroulement, nulle uniformité : les formes géométrisées, acérées, ou au contraire voluptueuses, en courbes et plis, peuvent émerger d’un sol désertique, monolithes accentuant le caractère aride du paysage comme l’immobilité d’un temps arrêté, équilibre permanent d’un présent ou d’une absence. » « Il y a des toiles plus froides qui s’organisent en nuances entre des noirs peut-être bleus en leur fond et des strates de divers blancs. D’autres dans des tons plutôt ocres, ou des bleus et verts plus vifs, d’autres encore, plus chaudes, s’enrichissent de petits fouillis roses, orange. …Belkouch n’affirme jamais trop la profondeur, les tracés obliques par exemple qui la suggèrent ne sont jamais appuyés et tendent à se perdre ou se dissoudre dans des coulées de couleurs qui ne sont plus que leur propre forme. »
M. Belkouch (à gauche) et J. Sacré au festival des Voix Vives de la Méditerranée, 2015 |