Description
Le livre
This is a selection from an unpublished sequence of some seventy renga written as a correspondence between the Palestinian-American poet Deema Shehabi, living in California, and the Paris-based American poet Marilyn Hacker. The poems began in January of 2009, during the Israeli invasion of Gaza, when Marilyn sent Deema a renga about a five year old girl describing the bombardments to a journalist. Deema responded with another poem ; Marilyn answered with a third, and they continued the exchange over the year that followed. As in Japanese renga poetry correspondence, each poem (usually) picks up a word or an image in the preceding one, but the personae change from poem to poem, and their geography ranges : Northern California, Gaza, Paris, Lattakia, Mosul, New York, Beirut, Ubud… The « rêve général(e) » is that of the general strike in Paris, also in January 2009. To distinguish the two writers, Marilyn’s poems are printed in italic type and Deema’s in roman, both in the English original and in Jean Migrenne’s French translation. Ces poèmes sont extraits d’une suite inédite d’environ soixante-dix rengas échangés entre Deema Shehabi, poète palestino-américaine habitant au nord de la Californie, et Marilyn Hacker, poète américaine à Paris. Leur correspondance débuta en janvier 2009, pendant l’invasion de Gaza par les Israéliens : Marilyn envoya à Deema un renga évoquant une gamine de cinq ans qui racontait les bombardements à un journaliste. Deema lui répondit par un poème de même forme, Marilyn enchaîna, et ainsi de suite. Cette correspondance s’est étalée sur un an. Comme dans les échanges de rengas au Japon, chaque poème est censé reprendre un mot ou une image du précédent, mais les voix changent d’un texte à l’autre, ainsi que le cadre géographique : nord de la Californie, Gaza, Paris, Lattaquié, Mossoul, New York, Beyrouth, Ubud… |
… fenêtre au troisième
à Belleville, un bleu violet
comme la jacinthedans le bac devant. Nedjma
fait ses maths. Grève aujourd’hui ;demain à l’école.
Retour des manifestants,
chants dans la rue ––Rêve Générale ! –– slogan
sourire. Hiver, soleil pâle…scotché sur l’évier
cassé, djembé de Maher
qui chante Sinatradans son rogomme de fumeur
sous cataracte de bombes :It’s now or never.
Silence, alors que sa nièce
souffle au bout du filqui grésille entre Gaza
et Californie. Les monts…
… the third floor window
in Belleville, dyed blue-purple
like the hyacinthon the windowsill. Nedjma
does math homework. Strike today;but school tomorrow.
Coming back from the demo
they sang in the street —Rêve Générale ! — the slogan
makes her smile. Wan winter sun…
is grafted on the broken sink
that Maher uses for percussion.
He sings Frank Sinatrain a deep cigarette voice
as the bombs catapult down :« It’s now or never. »
He pauses, and his niece releases
her breath over the scratchyphone line between Gaza
and California. Where are the hills