Description
Et tous ces bruits, ces gens,
Ces poisons, ces plaisirs
Ces détours qui nous ont pris avant qu’enfin
Nous nous apparaissions
Comme des enfants canailles,
vauriens, voyous, voyants,
Plus nus encore que la vérité
Quand elle gifle le mensonge et la suffisance.
Acéré le moment magnétique
de ce corsage rouge de honte,
l’étoffe de tes jupes éclipsée,
le vent dans mes mains,
ta bouche sauvage, tes lèvres de tous les temps,
éclairs de gingembre et de chocolat,
ton regard qui y croyait à peine,
tes seins dressés, riant sous cape,
qui devinaient mes dents,
ma langue empressée, obligeante.
J’aurais donnné ma peau pour mériter ça !
Je le reçus dans un train bleu,
Sans même le demander.
Nous étions sur l’asphalte
Comme dans des buissons.
Nous aurions pu pleurer de joie
Mais aujourd’hui, demain,
Nous n’avons le temps que de nous rompre,
En nage, dans des échos multipliés.
Rappelle-toi
Le chat qui marchait dans ce passage,
À pas sûrs nous conduisait,
C’était l’ange, le sais-tu ?
L’ange déguisé qui avançait, exact,
Emmenant notre amour corsaire.
Tu es la sœur océane des putains de Marseille,
Desnos l’aurait bien vu.
(…)
Livre-accordéon en 12 volets au format 25,5 x 15 cm (1,80 m au déplié) sous couverture rempliée